Chronique de Besiktas -  Une Faim De Froid

Il y a quelques jours à peine, j'étais en tee-shirt. Là, dehors, il neige presque. Il fait froid. Un vrai froid de canard. Le pire, c'est le vent. Un vent qui taille, qui coupe, qui transperce. Un vent qui tétanise. Je me couvre bien ne vous en faites pas. Il y a quelques moments où je suis au bord de la démence, parce que j'aime ce froid.

Il t'oblige à trouver des endroits comme celui-là : un restaurant qui ne paie pas de mine. Tout est à l'extérieur, protégé par des toiles en plastiques. Même les chats viennent s'y réfugier. Sous ma chaise par exemple.

Il n'y a que des étudiants qui viennent ici. On y trouve des sortes de croustillons (avec du nutella c'est ouf), des omelettes, des crêpes et des menemen (des oeufs brouillés avec des légumes). Tu as ta banette de pain, tu rajoutes une rivière d'huile d'olive et tu manges tout ça avec les mains malgré tes couverts. Il ne manque que le thé, servi à profusion.

4, 5 serveurs pour une trentaine de tables. Il y a souvent du monde. Mais quand il fait froid comme ça, c'est vide. Ils sont tous à moi. Évidemment qu'ils me connaissent maintenant, je viens tous les matins depuis une semaine. Là, c'est juste calme.

Le froid fige, ralentit. C'est paradoxal quand tu vois la force du vent. Ça y est, il neige. Même la rue s'arrête un peu.

Ils annoncent une tempête pour bientôt.

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